Michel Lager & EDGAR FAURE


C'était en 1986, le C F A venait d'avoir 10 ans, le directeur Monsieur Fayolle décidât de célébrer cet anniversaire en invitant toutes les notabilités de la région à un grand repas préparé par l'équipe des professeurs.
Il me convoquât, pour m'expliquer qu'il me laissait carte blanche pour créer un dessert à la hauteur de l'événement, sans oublier de me rappeler que la personnalité principale serait Edgar Faure , ancien Ministre mais surtout ancien président de la région de Franche Comté.
Je me trouvais fort dépourvu,
aucune idée ne m'éffleurait instinctivement.
Cependant au bout de quelques jours et nuits de réflexions, germât, je ne sais pourquoi, moi qui n'avait jamais touché une gouge de sculpteur,  l'idée de réaliser le buste d'Edgar Faure!
Je me mis à l'ouvrage en cherchant tous les bouquins et photos que je pouvais dénicher sur l'ex président, de face , de profil, de dos etc....
Je préparais un bloc de chocolat d'une trentaine de kilos et je tentais d'asséner mes premiers coups sur les gouges de scuplteur. Je dois rapidement dire que le crâne dégarni de mon modèle fut une providence, très vite je mesurais la peine qu'il allait m'épargner. Je passe sur les ratés nombreux qui me firent recommencer , mais la matière , elle aussi se prétait bien au béotien que j'étais dans le domaine de la scupture, si je dérapais , il m'était assez simple de rajouter
 de cette noble matière qu'est le chocolat.
 Tant bien que  mal au bout d'un mois j'avais réussi à donné vie à Edgar Faure et mon patron semblait satisfait.
Mais voila l'histoire ne s'arrête pas là......
Le jour de la célébration arrivât, j'étais dans mes petits souliers , mon dessert :
nougat glacé à la pistache et crème anglaise au lait d'amande était en place. Vers 11 h du matin , Monsieur Fayolle éberlué, vint me trouver et me dit:
"Edgar Faure est malade , il se décommande"
Stupeur , j'avais fait tout cela pour lui
et il ne serait pas présent!!
. Tout dégringolait, adieu "veaux, vaches et cochons"
Mais il fallait bien se rendre à l'évidence
l'éffet recherché était raté
Mais voilà l'histoire ne s'arrête pas là....

La cérémonie eu lieu, les notables présents me complimentairent , mais je restais sur ma faim.

Le concours de la foire de Dijon arrivait, j'agrémentais mon buste d'un cep de vigne, de fleurs en chocolat, de rubans en chocolat, d'un livret en pastillage sur la Franche Comté et décidais de participer à ce concours
Le verdict fut un peu décevant , seulement troisième!
Je rengainais Edgar dans son écrin de verre et le plaçais en évidence au  laboratoire
l'année 1987 s'écoulait ,Monsieur Fayolle vint à nouveau me voir pour me proposer d'exposer Edgar à la foire expo de Besançon, ou rétabli, 
 l'ex ministre de l'éducation nationale
( c'est facile , il est passé par tous les ministères)
irait peut ètre.
Ayant des cours à assurer , Mon Patron me proposait d'emmener lui même la scuplture à Besançon.
Je frémis , la fragilité de cette pièce ne permettait à personne de faire les 80km à plus de 50 à l'heure
La pipe notamment était une pièce rapportée, ainsi que les lunettes, pour aller à Dijon je l'avais fixé sur place , bien que brochée pour la solidifier, jamais elle ne ferait le voyage sans se casser, impossible que Monsieur Fayolle s'amuse à la retaper si c'était le cas
Il parait , m'à t'il dit qu'il à passé un très mauvais voyage , roulant à pédale douce, mais il y est arrivé, Bravo patron!
Je le rejoignais le lendemain et effectivement L'ex président du conseil de la 4ème république se présentât devant nous et surtout devant sa bouille
Il ne fut guère surpris, il avait eu déja bien des sculptures en bois à son éffigie( jura oblige), mais jamais en chocolat
Il tournât autour, visualisant toutes les facettes, et m'adressât quelques éloges dont les hommes politiques ont le secret
Suite à ces compliments Monsieur Fayolle lui demandât s'il serait heureux de l'accepter en cadeau. Il acceptât de suite, à une condition qu'on lui amenât chez lui , près de Mouchard, à Port-Lesney ou il à été maire longtemps
Il choisirait une date et nous viendrions diner un soir.
Evidemment on acceptât , dîner chez un académicien serait un beau cadeau. Mais l'histoire ne s'arrête toujours pas là , nous étions sur la fin de 1987 , il retombâl malade et diparu en mars 1988 sans que nous ayons pu accomplir ce bon moment
Mais cela reste pour moi un grand souvenir